Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/351

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HÉLÉNÈ.

Il n’y a aucune autre femme que moi qui soit tienne.

MÉNÉLAOS.

Ai-je toute ma raison, ou mes yeux me trompent-ils ?

HÉLÉNÈ.

En me voyant, ne penses-tu pas voir ta femme ?

MÉNÉLAOS.

C’est la même figure ; mais cela ne me persuade pas.

HÉLÉNÈ.

Examine. Que te faut-il ? Qui peut en juger mieux que toi ?

MÉNÉLAOS.

Tu lui es semblable, je ne le nie pas.

HÉLÉNÈ.

Qui te l’apprendra, si ce ne sont tes yeux ?

MÉNÉLAOS.

Je suis troublé de ceci que j’ai une autre femme.

HÉLÉNÈ.

Je ne suis point allée sur la terre Troienne ; c’était une vaine Image.

MÉNÉLAOS.

Mais qui peut faire des corps vivants ?