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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/449

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LE CHŒUR.
Strophe.

Je vois ses larmes et son deuil, et j’entends ses gémissements, quand ma Maîtresse verra que son mari possède un fils si beau, tandis qu’elle-même est stérile et reste privée d’enfants ! Quel oracle as-tu rendu, ô fils prophétique de Latô ? D’où cet enfant nourri et grandi dans ton Temple, et de quelle femme est-il né ? Cet oracle ne me sourit pas ; je redoute qu’il cache une ruse, et je crains qu’un malheur en sorte. Le Dieu qui surprend me révèle des choses inattendues. Sont-elles d’un heureux présage ? Cet enfant, nourri d’un sang étranger, a quelque chose de trompeur et de funeste. Qui ne le pressentira comme moi ?

Antistrophe.

Amies ! parlerons-nous clairement à notre maîtresse de son mari en qui elle se reposait de tout, et dont, étant malheureuse, elle partageait l’espérance ? Maintenant, en effet, telle que la blanche vieillesse la trouvera, elle est accablée de maux, et il est heureux ! Et il la méprise, ce misérable mari qui, entré, étranger, dans la demeure, par une brillante destinée, n’a point été satisfait de cette fortune. Qu’il périsse ! qu’il périsse, celui qui a trompé ma Maîtresse, et que, jamais, il n’offre aux Dieux un gâteau consumé sur le feu sacré par la flamme joyeuse ! Qu’il sache de moi……

Épôde.

…Déjà le père nouveau et son fils s’approchent des nouveaux festins, là où les cimes du Parnasos dressent