Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/462

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LE VIEILLARD.

Hélas ! tu as été bien dure d’oser cela ; mais le Dieu a été plus dur que toi !

KRÉOUSA.

Si tu avais vu l’enfant tendre les mains vers moi !

LE VIEILLARD.

Cherchait-il ton sein, ou voulait-il venir dans tes bras ?

KRÉOUSA.

Il cherchait le sein qui ne l’a point nourri, souffrant par moi des maux injustes.

LE VIEILLARD.

Mais quelle a été ta pensée d’exposer ton fils ?

KRÉOUSA.

Je pensais que le Dieu sauverait son enfant.

LE VIEILLARD.

Hélas ! quelles tempêtes ont renversé la fortune de tes demeures !

KRÉOUSA.

Pourquoi, voilant ta tête, ô vieillard, répands-tu des larmes ?

LE VIEILLARD.

Je vois ton père et toi, accablés de maux tous deux.