Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/496

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IÔN.

Le Dieu est-il véridique, ou sa révélation est-elle fausse ? Ô mère, ce doute trouble mon esprit.

KRÉOUSA.

Écoute donc maintenant ce qui me vient à l’esprit, ô fils ! Loxias, bienveillant pour toi, te place dans une noble maison. Fils d’un Dieu, jamais tu n’aurais obtenu ni l’héritage, ni le nom de ton père. En effet, n’ai-je pas caché mon union avec lui, et n’ai-je pas tenté de te tuer ? Mais le Dieu, pour ton bien, t’a donné à un autre père.

IÔN.

Je ne crois point cela aussi légèrement ; mais j’interrogerai Phoibos dans le Temple, et je saurai si je suis né d’un père mortel ou de Loxias. Ah ! quel Dieu, debout sur les demeures sacrées, montre sa face resplendissante comme celle de Hèlios ? Fuyons, ô mère, de peur de voir les Daimones, qu’il ne faut point regarder !




ATHANA.

Ne fuyez pas ! Ce n’est point une ennemie que vous fuyez, mais je vous suis propice dans Athèna et ici. Moi, Pallas, je viens de ta patrie qui porte mon nom, me hâtant sur mon char, et envoyée par Apollôn qui n’a point voulu paraître devant vous, pour ne point subir de reproches sur les choses passées. Mais il m’envoie pour vous dire ceci : C’est d’Apollôn que celle-ci t’a conçu, et il t’a donné à