Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/50

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IPHIGÉNÉIA.

Que je ne remette jamais, vivante, les pieds dans Argos !

PYLADÈS.

Écoute maintenant une chose que nous avons oubliée.

IPHIGÉNÉIA.

Nulle parole n’est inopportune, si elle est sage.

PYLADÈS.

Concède-moi cette exception : S’il arrive malheur à la nef, si tes tablettes et mes biens périssent dans la tempête, si je ne sauve que mon corps, que le serment soit tenu pour accompli.

IPHIGÉNÉIA.

Sais-tu ce que je ferai ? car il est opportun de prendre de nombreuses précautions. Je te dirai toutes les paroles écrites sur mes tablettes, afin que tu puisses les rapporter à mes amis. Ainsi, la chose est sûre. Si tu sauves ces tablettes, elles parleront d’elles-mêmes, quoique muettes ; si elles sont englouties dans la mer, et si tu te sauves, tu te souviendras de mes paroles.

PYLADÈS.

Tu as bien parlé, dans l’intérêt des Dieux et dans le mien. Mais apprends-moi à qui je devrai remettre ces