Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/631

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ÈLEKTRA.

Comment Apollôn m’a-t-il poussée ? Quels oracles m’ont ordonné de tuer ma mère ?

LES DIOSKOURES.

Vos crimes et vos destinées sont les mêmes à tous deux, et la faute de vos parents vous a perdus.

ORESTÈS.

Ô ma sœur, à peine t’ai-je revue, après un si long temps, et je vais être privé de ton amour, je vais t’abandonner et être abandonné de toi !

LES DIOSKOURES.

Elle a un mari et une demeure, et n’est point à plaindre, si ce n’est de quitter la Ville des Argiens.

ORESTÈS.

Et qu’y a-t-il de plus lamentable que de quitter la terre de sa patrie ? Moi, j’abandonne les demeures paternelles, pour subir des juges étrangers, à cause du meurtre de ma mère !

LES DIOSKOURES.

Aie bon courage. Tu vas dans la Ville sacrée de Pallas. Supporte ton sort.

ÈLEKTRA.

Que je serre ta poitrine contre ma poitrine, frère très cher ! Les sanglantes imprécations de notre mère nous séparent, loin des demeures paternelles !