de la trompeuse Érope, liée par un hymen trompeur : et pour derniers malheurs, les miens et ceux de mon père, conséquence de la nécessité cruelle qui pèse sur ma famille.
Voici ton frère qui s’avance, frappé de la sentence mortelle Le plus fidèle des hommes, Pylade, qui lui tient lieu de frère, dirige d’un pas complaisant sa marche mal assurée.
[1018] Malheureuse que je suis ! Ô mon frère, je gémis en te voyant sur le bord de la tombe, au pied du bûcher funéraire. Oui, malheureuse ! en te voyant pour la dernière fois, ma raison m’abandonne.
Contiens ces lamentations de femme, et soumets-toi en silence aux ordres du destin. Ils sont cruels, mais il faut supporter notre fortune présente.
Eh ! comment contenir mes plaintes, quand il ne nous est plus permis de voir la clarté du soleil ?
Ne m’arrache pas la vie ; c’est assez de mourir de la main des Argiens ; cesse de rappeler nos malheurs.
Malheureux Oreste, comment ne pas déplorer ta jeunesse, ton destin, ta mort prématurée ? tu quittes la vie au moment d’en jouir !
Au nom des dieux, ne m’inspire point de faiblesse ; ne fais