Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/137

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audacieux dans le combat, habile dans l’art du la guerre, et tel qu’un dragon altéré de sang. Périsse le traître, et sa froide prévoyance ! Tous deux s’approchent du trône où siège l’épouse de l’archer Pâris, et, les yeux baignés de larmes, dans une humble attitude, ils se tiennent l’un d’un côté, l’autre de l’autre, et sous les armes. De leurs mains suppliantes tous deux embrassent les genoux d’hélène. Les serviteurs phrygiens accourent en foule, et se demandant l’un à l’autre, dans leur effroi, s’il n’y avait point là quelque piège caché. Les uns n’en supposaient pas, les autres voyaient la fille de Tyndare enveloppée dans les filets du serpent parricide.

Le Chœur

Où étais-tu alors ? La peur t’avait-elle déjà fait fuir ?

Le Phrygien

[1426] Suivant l’usage des Phrygiens et des Barbares, j’excitais un air frais et léger près du visage d’hélène et de sa chevelure bouclée, par le mouvement répété d’un éventail de plumes élégamment arrondi : elle roulait entre ses doigts le lin de son fuseau, en laissant tomber les bouts à terre ; elle voulait des dépouilles de la Phrygie former des ornements de lin, pour les offrir à Clytemnestre, des tissus de pourpre pour décorer son tombeau. Oreste s’adressant à hélène : « Fille de Jupiter, dit-il, quitte ce siège, et avance vers l’antique foyer de Pélops, mon aïeul, pour entendre mes paroles. » En même temps il l’emmène ; et elle suit, sans prévoir ce qu’il lui réserve. Mais son complice, le perfide Phocéen,