Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/138

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faisait autre chose : « Allons, s’écrie-t-il, loin d’ici, Phrygiens toujours lâches ! » Et, nous poussant de tous les côtés, il enferme les uns dans les écuries, les autres dans les chambres extérieures ; il nous disperse tous çà et là, et nous écarte de notre maîtresse.

Le Chœur

Eh bien ! qu’est-il arrivé ensuite de fâcheux ?

Le Phrygien

[1453] Ô déesse de l’Ida, puissante mère des dieux, hélas ! hélas ! ô sanglante catastrophe, détestables attentats que j’ai vu commettre dans la demeure des rois ! Ils saisissent leurs épées cachées sous leurs robes de pourpre ; chacun d’eux promène ses regards çà et là, pour s’assurer que personne ne les voit. Puis, tels que deux sangliers furieux, ils se tournent contre cette femme, en lui disant : « Meurs ! meurs ! c’est ton perfide époux qui te fait périr, en trahissant le fils de son frère, et l’abandonnant au supplice. » Elle s’écrie : « Hélas ! malheur à moi ! » De ses beaux bras elle frappe sa poitrine et sa tête de coups douloureux, et elle se met à courir en fuyant avec ses sandales d’or. Mais Oreste, avançant son pied couvert de la chaussure de Mycènes, saisit hélène par la chevelure ; et, renversant sa tête sur l’épaule gauche, il allait plonger dans sa gorge le glaive homicide.

Le Chœur

Où donc étaient les Phrygiens de l’intérieur du palais, pour la défendre ?

Le Phrygien

[1473] A ses cris, nous enfonçons avec des leviers les portes et les clôtures qui nous renfermaient, et nous accourons de toutes parts à son secours, les uns armés de pierres,