Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/140

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Prince, je t’adore prosterné à tes pieds, à la manière des Barbares.

Oreste

Nous ne sommes pas ici à Troie, mais sur la terre d’Argos.

Le Phrygien

En tous lieux, le sage préfère la vie à la mort.

Oreste

N’as-tu pas poussé des cris pour qu’on vînt au secours de Ménélas ?

Le Phrygien

C’était pour te défendre toi-même ; car tu le mérites mieux que lui.

Oreste

C’est donc justement que la fille de Tyndare a reçu la mort ?

Le Phrygien

Très justement, eût-elle même pu la subir trois fois !

Oreste

C’est par peur que ta langue me flatte ; mais en toi-même tu ne penses pas ainsi.

Le Phrygien

[1515] Pourquoi non ? n’est-ce pas elle qui a fait périr également les Grecs et les Phrygiens ?

Oreste

Jure-moi donc, ou sinon je te tue, que tu ne parles pas ainsi pour me flatter.

Le Phrygien

Je le jure sur ma vie, et je ne voudrais pas me parjurer.

Oreste