Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/142

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[1527] Insensé, si tu crois que je voulusse me souiller de ton sang, toi qui n’es ni femme ni homme ! — Au Chœur. C’est pour vous empêcher de trop élever la voix, que je suis sorti du palais ; car si la ville entend vos cris, elle sera aussitôt en émoi. Quant à Ménélas, je ne le crains pas à la portée de l’épée ; qu’il vienne avec ses blonds cheveux épars sur ses épaules, dont il est si vain. S’il amène avec lui une troupe d’Argiens pour venger le meurtre d’hélène, s’il refuse de me sauver, ainsi que ma sœur et Pylade, qui a partagé mes périls, il verra sa fille et son épouse, toutes deux privées de vie.

Il rentre dans le palais

Le Chœur

[1537] Ô fortune, une lutte nouvelle, un nouveau danger menace encore la maison des Atrides !

Premier Demi-Chœur

Que faire ? Annoncerons-nous ces nouvelles dans la ville, ou garderons-nous le silence ?

Deuxième Demi-Chœur

Ce dernier parti est le plus sûr.

Premier Demi-Chœur

Tiens, vois devant le palais cette fumée qui s’élève dans les airs ; elle annonce assez ce qui se passe.

Deuxième Demi-Chœur

Ils allument les torches, comme pour embraser le palais de Tantale, et ils ne cessent pas le carnage.

Premier Demi-Chœur

Le sort dirige la destinée des mortels, il la gouverne à son gré. C’est une puissance redoutable. Un génie funeste