n’est plus, mes enfants ne sont plus. Quel parti prendre ? où aller ? où trouver quelque dieu, quelque génie secourable ? Ô Troyennes, quelle calamité, quelle nouvelle funeste vous m’apportez ! Ah ! vous m’avez donné la mort. La lumière du jour m’est odieuse… Pieds chancelants, traînez-moi, traînez mon corps affaibli vers la tente des captives. Ma fille, enfant d’une trop misérable mère, sors, sors de ton asile ; entends la voix de ta mère, ô ma fille ! connais les bruits qui menacent tes jours.
POLYXÈNE.
[177] Ô ma mère ! ma mère ! pourquoi ces cris ? qu’as-tu à m’annoncer de nouveau, pour me faire ainsi sortir de ma retraite, comme un oiseau palpitant de frayeur ?
HÉCUBE.
Ah ! ma fille !
POLYXÈNE.
Pourquoi ces paroles de mauvais augure ? quel accueil sinistre !
HÉCUBE.
Hélas ! hélas ! malheur à toi !
POLYXÈNE.
Parle ; ne me cache rien. Je tremble, ma mère, je tremble : qu’as-tu donc à gémir ?
HÉCUBE.
Ah ! ma fille ! ma chère fille !… Ah ! malheureuse mère !
POLYXÈNE.
Que vas-tu m’annoncer ?
HÉCUBE.
Les Grecs, d’un avis commun, veulent t’immoler sur le tombeau d’Achille.
POLYXÈNE.
[191] Ô
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