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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/325

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âge, j’éprouverais cependant beaucoup de regret s’il avait quitté la vie.

Le Chœur.

Thésée, ce n’est pas un vieillard que ce coup a frappé ; c’est une victime plus jeune que tu as à pleurer.

Thésée.

Dieux ! est-ce la vie de mes enfants qui m’est ravie ?

Le Chœur.

Ils vivent ; mais leur mère a péri de la mort la plus cruelle.

Thésée.

Que dis-tu ? mon épouse n’est plus ? Par quel événement ?

Le Chœur.

Elle-même a formé le lacet auquel elle s’est suspendue.

Thésée.

A-t-elle succombé au chagrin, ou à une catastrophe soudaine ?

Le Chœur.

Elle n’est plus, c’est tout ce que je sais : j’arrive moi-même au palais pour prendre part à ton infortune.

Thésée.

806Hélas ! hélas ! pourquoi cette couronne de feuillages sur ma tête ? Que m’a servi de consulter l’oracle ? Esclaves, ouvrez les portes du palais ; que je voie le cruel spectacle d’une épouse dont la mort m’accable. (On ouvre, et l’on voit le corps de Phèdre.) Infortunée, que de malheurs ! Ton supplice et ton acte de désespoir jettent la confusion dans ce palais. Ô résolution funeste ! ô mort