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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/327

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des épouses qu’éclaire la lumière du soleil, et la lune, flambeau de la nuit étoilée.

Le Chœur.

852Ah ! malheureux époux ! quel désastre est venu fondre sur ta maison ! Mes yeux se remplissent de larmes qui coulent sur ton sort. Mais je frémis aussi des suites que peut avoir ce premier malheur.

Thésée.

Mais qu’est-ce que ces tablettes de sa main chérie, que je vois suspendues ? Nous annoncent-elles quelque chose de funeste ? L’infortunée m’aurait-elle écrit ses dernières prières touchant notre union et ses enfants ? Sois sans crainte, chère épouse ; nulle femme n’entrera désormais dans la couche et dans la maison de Thésée. Oh ! que l’empreinte de l’anneau d’or que portait celle qui n’est plus charme mon cœur ! Brisons les liens du cachet, et voyons ce que me disent ces tablettes.

Le Chœur.

868Hélas ! hélas ! voici encore une nouvelle calamité envoyée par les dieux. Pour moi, la vie ne sera plus supportable, après ce qui s’est passé. La maison de nos rois n’est plus : elle est anéantie. Ô dieu ! s’il est possible, ne détruis pas cette maison ; écoute ma prière ; car, comme un devin, je vois dans les regards de quelqu’un un augure sinistre.

Thésée.

Grands dieux ! quel est cet autre malheur intolérable, inouï, qui s’ajoute à mon premier malheur ! Oh ! quelle est mon infortune !

Le Chœur.

Qu’y a-t-il ? Dis-le-moi, si l’on peut m’en instruire.

Thésée.