Elles crient, elles crient d’horribles attentats, ces tablettes ! Où fuir les maux qui m’accablent ? car je tombe anéanti sous les terribles paroles que profère ce funeste écrit.
Hélas ! hélas ! voilà un langage précurseur de calamités.
Non, ma bouche ne peut plus le taire, cet horrible attentat, quoiqu’il m’en coûte à le dire. Ô Trézène ! ô citoyens ! Hippolyte a osé souiller mon lit par la violence, au mépris des regards augustes de Jupiter. Mais, ô Neptune, mon père, des trois vœux que jadis tu m’as promis d’accomplir, exauce-s-en un contre mon fils ! que ce jour ne se passe pas sans qu’il soit puni, si les promesses que tu m’as faites sont efficaces.
Ô roi, rétracte ces vœux ! je t’en conjure au nom des dieux : car tu reconnaîtras bientôt ton erreur, crois-moi.
Non ; je veux en outre le bannir de ce pays. De ces deux fatalités l’une ou l’autre le frappera : ou Neptune, exauçant mes imprécations, le fera périr et l’enverra chez Pluton, ou, banni de cette contrée, errant sur la terre étrangère, il traînera une vie misérable.
Voici ton fils lui-même, Hippolyte, qui vient à propos. Thésée, calme ta colère, et prends des sentiments favorables pour ta famille.