Aller au contenu

Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

du temps contre moi ? Tu me bannis de ma patrie ?

Thésée.

Et au delà des mers, au delà des bornes atlantiques, si je le pouvais ; tant je te hais !

Hippolyte.

Sans écouter ni mes serments, ni ma foi, ni les paroles des devins, me proscriras-tu sans jugement ?

Thésée.

Ces tablettes, sans avoir besoin des sorts, t’accusent suffisamment : quant aux oiseaux qui volent au-dessus de nos têtes, peu m’importent leurs vains présages.

Hippolyte.

1060Ô dieux, pourquoi me taire plus longtemps, lorsque je meurs victime de mon respect pour vous ? Mais non ; je ne persuaderais pas ceux que je dois convaincre, et je violerais mes serments en vain.

Thésée.

Ah ! que ta vertu affectée me fait mourir ! Sors au plus tôt de cette contrée.

Hippolyte.

Infortuné, de quel côté tourner mes pas ? De qui recevrai-je l’hospitalité dans mon exil, chargé d’une telle accusation ?

Thésée.

De ceux qui se plaisent à accueillir pour hôtes les corrupteurs de femmes, et à vivre avec les méchants.

Hippolyte.

Hélas ! mon cœur est atteint d’une douleur mortelle, et