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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/335

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je verse des larmes, de penser que tu m’accuses et que je suis coupable à tes yeux.

Thésée.

Il fallait gémir et te désespérer, alors que tu outrageais l’épouse de ton père.

Hippolyte.

Ô murs de ce palais, que n’élevez-vous la voix, pour témoigner si je suis un criminel !

Thésée.

Tu invoques des témoins muets ? mais celui-ci, tout muet qu’il est, prouve clairement que tu es coupable.

Hippolyte.

Ah ! que ne puis-je me contempler moi-même en face, et voir les larmes que je verse sur mon sort !

Thésée.

Tu es en effet beaucoup plus habitué au culte de toi-même, qu’à témoigner à tes parents le pieux respect que tu leur dois.

Hippolyte.

Ô ma mère infortunée ! ô funeste naissance ! puisse aucun de mes amis n’être fils d’une étrangère !

Thésée.

Esclaves, que ne l’entraînez-vous de ces lieux ? N’avez-vous pas entendu la sentence d’exil que j’ai portée contre lui ?

Hippolyte.

Malheur à celui d’entre eux qui portera la main sur moi ! Mais chasse-moi toi-même, si ton cœur est si irrité.

Thésée.