Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/337

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puissé-je passer une vie heureuse avec ceux qui m’entourent !

1120Mais cette sérénité ne règne plus dans mon cœur, et mes espérances sont déçues, depuis que nous avons vu l’astre brillant d’Athènes exilé par l’ordre d’un père irrité. Ô rivages de Trézène, ô forêts, ô montagnes, où, avec ses chiens agiles, il poursuivait les animaux sauvages, à la suite de la chaste Diane !

On ne te verra plus sur un char, attelé de coursiers vénètes, diriger dans la carrière de Limné tes chevaux exercés à la course. Ta lyre aux sons harmonieux se reposera, désormais inutile, dans la maison paternelle ; les retraites de la fille de Latone sous l’épaisseur du feuillage resteront sans couronnes ; ton exil met fin aux rivalités des jeunes filles qui se disputaient ton hymen.

Et moi, témoin de tes maux, je verserai des larmes sur ton triste destin. Ô mère infortunée, tu as enfanté en vain. Ah ! ma fureur éclate contre les dieux. Grâces, qui présidez aux tendres unions, pourquoi laissez-vous bannir de sa patrie et de sa famille ce malheureux, qui n’a commis aucun crime ?

Le Chœur.

1151Mais je vois un compagnon d’Hippolyte, qui, l’air affligé, court en hâte vers le palais.

Un Messager.

Où pourrai-je trouver le roi de ce pays, Thésée ? Femmes, si vous le savez, indiquez-le-moi ; est-il dans ce palais ?

Le Chœur.

Le voici lui-même qui en sort.

Le Messager.