Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/338

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Thésée, j’apporte une nouvelle affligeante pour toi, pour les citoyens d’Athènes, et pour les habitants de la terre de Trézène.

Thésée.

Qu’y a-t-il ? quelque nouvelle calamité fond-elle sur ces deux villes voisines ?

Le Messager.

Hippolyte n’est plus ; ou du moins il n’a plus que peu d’instants à voir encore la lumière.

Thésée.

Quelle main l’a frappé ? est-il tombé sous les coups d’un étranger dont il a violé l’épouse, comme celle de son père ?

Le Messager.

La cause de sa mort est son propre char, et les imprécations que ta bouche a lancées contre ton fils, en invoquant ton père, le souverain des mers.

Thésée.

Ô dieux, ô Neptune, oui, tu es vraiment mon père, puisque tu as exaucé mes imprécations. — Dis-moi comment il a péri, comment le bras de la Justice vengeresse a frappé celui qui m’a déshonoré ?

Le Messager.

1173Près du rivage battu par les flots, nous étions occupés à peigner les crins de ses coursiers, et nous pleurions ; car déjà on nous avait annoncé qu’Hippolyte ne reverrait plus cette terre, et qu’il était condamné par toi aux rigueurs de l’exil. Bientôt il arrive sur le rivage, s’unissant lui-même à ce concert de larmes : à sa suite marchait