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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/431

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Ménélas

Et moi je le défends, moi qui ne suis pas moins que toi, et qui ai bien plus de droits que toi sur cette femme.

Pélée

Comment ! Es-tu venu ici faire la loi dans mon palais ? Ne te suffit-il pas de commander à Sparte ?

Ménélas

Elle est ma captive, je l’ai prise à Troie.

Pélée

Le fils de mon fils l'a reçue comme prix de la victoire.

Ménélas

Ses biens ne sont-ils pas à moi, comme les miens sont à lui ?

Pélée

Pour en faire un bon usage et non un mauvais, non pour tuer violemment.

Ménélas

Jamais tu ne l’arracheras de mes mains.

Pélée

J’ensanglanterai ta tête avec ce sceptre.

Ménélas

Touche-moi, ose m’approcher, afin d’apprendre à me connaître.

Pélée

Lâche que tu es, fils de lâches, as-tu droit d’élever la voix parmi des hommes ? mérites-tu d’être compté parmi les hommes, toi à qui un vil Phrygien osa ravir son épouse ; toi qui laissas ta maison ouverte aux ravisseurs, et qui livras à elle-même la plus perfide des femmes ? Quand elle le voudrait, comment une jeune Lacédémonienne pourrait-elle se conserver chaste, accoutumée