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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/437

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mon emportement, et sera traité comme il me traitera. Quant à tes outrages, je les supporte sans peine ; car, semblable à une ombre, tu n’as plus que la voix, incapable d’autre chose que de parler.

Il sort.

Pélée

Marche devant moi, mon enfant, sous l’égide de mon bras ; et toi aussi, infortunée. Après une cruelle tempête, tu as enfin trouvé un port tranquille.

Andromaque

Ô vieillard, que les dieux accordent toutes les prospérités aux tiens et à toi-même, qui as sauvé mon fils ainsi que moi ! Mais prends garde que, cachés dans quelque endroit écarté de la route, ils ne m’enlèvent de force, en voyant un vieillard, une faible femme, et un enfant. Vois donc si, en échappant à présent, nous ne risquons pas d’être repris plus tard.

Pélée

Ne fais pas entendre le timide langage des femmes. Va, qui oserait porter la main sur toi, certes il ne le ferait pas impunément. Grâce aux dieux, à ma cavalerie, et à mes nombreux fantassins, je commande dans Phthie. J’ai encore de la vigueur, et ne suis pas si vieux que tu le penses. Avec un tel homme, il me suffirait d’un regard pour triompher de lui, quel que soit mon âge. Un vieillard, s’il a du cœur, vaut plus que bien des jeunes gens. Que sert la force, unie à la lâcheté ?

Il emmène Andromaque et Molosse.

le chœur

Souhaitons ou de n’être pas nées, ou d’appartenir à de nobles parents et à une famille puissante : car, dans les