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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/441

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plus l’excès de tes craintes. Ton époux ne rejettera pas ainsi ton alliance, en cédant aux instigations d’une femme barbare. Tu n’es pas une captive qu’il ait ramenée de Troie, mais la fille d’un illustre père, qu’il a reçue avec une riche dot, et dans une ville florissante. Ton père ne te trahira pas comme tu le crains, et ne te laissera pas chasser de cette maison. Rentre donc, et ne te montre pas au devant du palais, de peur qu’il ne fût malséant pour toi d’être vue dehors.


le chœur

Voici un étranger, comme son extérieur l’annonce, qui s’avance vers vous à pas précipités.

Oreste

Étrangères, est-ce ici la demeure royale du fils d’Achille ?

le chœur

Tu l’as dit ; mais qui es-tu, toi qui nous fais cette question ?

Oreste

Je suis le fils d’Agamemnon et de Clytemnestre ; Oreste est mon nom. Je vais consulter l’oracle de Jupiter à Dodone. En passant par le pays de Phthie, j’ai jugé à propos de m’informer d’une parente. Hermione, de Sparte, est-elle vivante et heureuse ? Malgré la distance qui la sépare de nous, elle ne m’est pas moins chère.


Hermione

Fils d’Agamemnon, qui m’apparais comme le port au nautonier dans la tempête, prends pitié de nous, dont tu vois l’infortune. Si je n’ai pas le rameau des suppliants, mes mains embrassent tes genoux.