Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/483

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

funestes à notre patrie. Comment en sera-t-il ainsi ? Laissez-nous donner la sépulture aux morts ; ou sinon, ce qui s’ensuivra est facile à prévoir : j’irai les ensevelir de force. Car jamais on ne dira chez les Grecs que l’antique loi des dieux, confiée à ma garde et à la ville de Pandion, ait été impunément violée.


LE CHŒUR

Courage ! en marchant à la lumière de la justice, tu peux braver les vains discours des hommes.


LE HÉRAUT.

Veux-tu que par un seul mot je coupe court à tes paroles ?


THÉSÉE.

Parle, si tu veux ; car tu sais peu te taire.


LE HÉRAUT.

Jamais tu n’enlèveras de notre sol les corps des Argiens.


THÉSÉE.

À ton tour écoute-moi, si tu veux.


LE HÉRAUT.

J’écoute ; il faut laisser à chacun son tour.


THÉSÉE.

J’enlèverai les morts des bords de l’Asope, et je les mettrai dans la tombe.


LE HÉRAUT.

Il te faudra d’abord courir le hasard des combats.


THÉSÉE.

J’ai accompli bien d’autres travaux périlleux.


LE HÉRAUT.

Ton père t’a-t-il fait invincible contre tous ?


THÉSÉE.

Oui, contre les méchants ; les bons, nous ne les punissons pas.


LE HÉRAUT.