Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/484

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tu entreprends de grandes choses, ainsi que ta patrie.


THÉSÉE.

Et par ses grandes entreprises elle obtient de grands succès.


UN HÉRAUT.

Viens donc, la lance des fils de la terre te recevra.


THÉSÉE.

Eh quoi ! des dents du dragon peut-il naître un vaillant guerrier ?


UN HÉRAUT.

L’expérience te l’apprendra ; mais tu es encore jeune.


THÉSÉE.

Tu ne parviendras pas à exciter mon courroux par ta jactance. Mais sors de ce territoire, et remporte les vaines paroles que tu as apportées ; notre entretien n’a avancé à rien. Il faut mettre en mouvement tous les fantassins, les conducteurs de chars, et lancer contre la terre de Cadmus les coursiers fougueux qui blanchissent leurs freins d’écume. Je marcherai moi-même contre la ville aux sept portes, armé d’un glaive acéré, et me servant à moi-même de héraut. Toi, Àdraste, demeure : ne mêle point ta fortune à la mienne : pour moi, aidé de mon bon Génie, je conduirai en vaillant chef une vaillante armée. Une seule chose m’est nécessaire, l’appui des dieux, protecteurs de la justice ; car ces deux avantages réunis donnent la victoire ; mais la valeur est inutile aux mortels, si Dieu ne lui est favorable.


PREMIER
DEMI-CHŒUR.

Ô mères infortunées de ces chefs malheureux, quelle terreur soudaine vient troubler mes sens !