Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/493

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle voit en moi une mère éplorée, à qui la mort a ravi ses enfants.


ADRASTE.

Apportez les corps sanglants de ces malheureux guerriers, cruellement immolés par des mains indignes, et dont la mort a terminé le combat.


LE CHŒUR

Donnez-moi les corps de mes fils, que je les serre entre mes bras, que je les presse contre mon sein.


ADRASTE.

Les voici, les voici !


LE CHŒUR

Pesant fardeau de douleurs !


ADRASTE.

Hélas ! hélas !


LE CHŒUR

Tu ne peux exprimer ce qu’éprouve une mère.


ADRASTE.

Vous m’entendez.


LE CHŒUR

Tu gémis sur tes maux et sur les nôtres.


ADRASTE.

Plût au ciel que le fer des Thébains rn’eût frappé et renversé sur la poussière !


LE CHŒUR

Plût au ciel que jamais l’hymen ne m’eût soumise à sa loi, et que je n’eusse point partagé, la couche d’un époux !


ADRASTE.

Vous avez devant vous une mer d’infortune, ô trop malheureuses mères !