Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/494

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LE CHŒUR

Nos ongles sillonnent nos joues, nous couvrons notre tête de cendres.


ADRASTE.

Hélas ! hélas ! que la terre s’ouvre et m’engloutisse ! que mes membres déchirés soient dispersés par la tempête ! que la foudre de Jupiter écrase ma tête !


LE CHŒUR

Funeste hymen que tu as formé, funeste oracle d’Apollon, qui t’ordonna cet hymen ! Une Furie qui sème la désolation a quitté la maison d’Œdipe pour envahir la tienne.


THÉSÉE.

Je voulais vous interroger pendant que vous répandiez vos lamentations sur l’armée ; mais je laisserai ces discours, et je m’adresse maintenant à Adraste. Quelle était l’origine de ces héros, illustres entre les mortels par leur courage ? comme supérieur en sagesse, dis-le à ces jeunes citoyens, car tu le sais. Je connais les exploits, supérieurs à toute expression, par lesquels ils espéraient s’emparer de la ville de Thèbes. Mais il est une chose que je ne te demanderai pas, de peur de faire rire ; c’est le nom des adversaires que chacun d’eux eut à combattre, ou dont la lance leur a fait des blessures : car ce sont des propos également vains de la part de ceux qui les tiennent et pour ceux qui les écoutent, de prétendre, après avoir pris part à un combat où mille lances ont étincelé à vos yeux, raconter exactement qui