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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/505

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DEMI-CHŒUR.

Hélas ! qu’est devenu le fruit de mes douleurs ? Où est le prix de mes veilles, et les peines de l’éducation maternelle, et les soins vigilants qui écartaient le sommeil de mes yeux, et les doux embrassements d’un fils ?


ADRASTE.

Tes fils ne sont plus, malheureuse mère, ils ne sont plus : l’éther les a reçus dans son sein, depuis que la flamme a réduit leurs corps en cendres ; ils se sont envolés vers Pluton.


L’ENFANT.

Mon père, tu entends les gémissements de tes fils. Un jour, armé d’un bouclier, je vengerai ta mort…


DEMI-CHŒUR.

Puissent tes vœux s’accomplir, ô mon fils !


L’ENFANT.

Et qu’avec l’aide des dieux je voie arriver la justice vengeresse pour mon père ! Notre malheur ne sommeille pas encore dans l’oubli.


LE CHŒUR

Ah ! c’est assez de gémissements sur les coups de la fortune ; c’est assez de nos douleurs.


L’ENFANT.

Les bords de l’Asopus me verront-ils un jour, couvert d’armes d’airain, commander les fils de Danaüs ?


DEMI-CHŒUR.

Et venger la mort d’un père.


L’ENFANT.

Mon père, je crois encore te voir devant mes yeux.