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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/51

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Le nombre est redoutable, et la ruse le rend invincible.

AGAMEMNON.

Oui, il est redoutable ; mais que peuvent des femmes ?

HÉCUBE.

Eh quoi ! des femmes n’ont-elles pas égorgé les fils d’Égyptus, et dépeuplé d’hommes toute l’île de Lemnos (36) ? Quant à l’exécution, laisse-m’en le soin ; fais seulement que cette femme traverse le camp en sûreté. (A l’esclave.) Toi, va vers le roi des Thraces, et dis : « Celle qui fut reine d’ilion, Hécube, te mande auprès d’elle, dans ton intérêt non moins que dans le sien propre : amène aussi tes enfants, car il importe que tes fils sachent aussi ce qu’elle veut te dire. » Cependant, Agamemnon, diffère la sépulture de Polyxène, afin que le frère et la sœur, double objet de ma sollicitude maternelle, réunis sur le même bûcher, soient enfermés dans un même tombeau.

AGAMEMNON.

[897] Qu’il en soit comme tu le désires. Si la flotte avait pu mettre à la voile, je n’aurais pu t’accorder cette grâce ; mais tant que les dieux nous refusent un vent favorable, il faut rester et l’attendre. Puisses-tu réussir dans tes projets ! car c’est l’intérêt de tous, et de l’état, et de chacun en particulier, que le méchant soit puni, et que l’homme de bien prospère, (Hécube rentre dans la tente.)

LE CHŒUR, seul.

[905] Troie, ô ma patrie, tu ne seras plus comptée entre