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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/518

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Allez, vous autres.A Silène Mais, mon père, d’où vient cet empressement ?

Silène

[85] Je vois sur le rivage un vaisseau grec et des rameurs, avec un chef qui les précède. Ils s’avancent vers cet antre ; sur leurs têtes ils portent des vases vides ; sans doute ils manquent de vivres, et ils sont aussi chargés d’urnes à puiser de l’eau. Malheureux étrangers, qui sont-ils ? Ils ignorent quel est notre maître Polyphème, puisqu’ils abordent sur ce rivage inhospitalier, et qu’ils viennent tomber misérablement sous la dent du Cyclope anthropophage. Mais restez tranquilles, afin que nous puissions apprendre d’où ils viennent en Sicile, au pied du mont Etna.

Ulysse

[96] Étrangers, pourriez-vous nous dire s’il est quelque fleuve en ces lieux où nous trouverons une eau courante pour étancher notre soif, et si quelqu’un veut vendre des vivres à des nautoniers dans la détresse ? Mais quoi ? on dirait que nous avons abordé sur une terre consacrée à Bacchus. Je vois une troupe de Satyres à l’entrée de cette grotte. Salut d’abord au plus âgé d’entre eux.

Silène

Salut, ô étranger ! Dis-nous qui tu es, et quelle est ta patrie.

Ulysse

Ulysse d’Ithaque, et roi des Céphalléniens.

Silène

Je connais le beau parleur, le fils rusé de Sisyphe[1].

Ulysse
  1. Il y a une intention malicieuse dans cette réponse ; car Ulysse était fils de Laërte ; mais Anticlée, sa mère, passait pour avoir eu un commerce illégitime avec Sisyphe.