Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/54

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Il n’y a là rien de surprenant. Mais en quoi puis-je t’être utile ? Pour quel sujet m’as-tu fait venir ?

HÉCUBE.

Il est un secret que je veux dire à toi et à tes enfants : ordonne à ton escorte de s’écarter de cette tente.

POLYMESTOR.

Éloignez-vous : cette solitude est sans danger. — Je suis sûr de ton amitié et de celle des Grecs. Dis-moi maintenant en quoi, dans ma prospérité, je puis servir des amis dans le malheur : me voici tout prêt.

HÉCUBE.

[986] Apprends-moi d’abord si mon fils vit encore, ce cher Polydore, que tu reçus de mes mains et de celles de son père, pour le garder dans ton palais : je te questionnerai ensuite sur le reste.

POLYMESTOR.

Il vit. Pour ce qui le touche, tout va bien.

HÉCUBE.

Ami chéri, que ta réponse m’est agréable ! qu’elle est digne de toi !

POLYMESTOR.

Que veux-tu encore apprendre de moi ?

HÉCUBE.

Se souvient-il de sa mère (39) ?

POLYMESTOR.

Il voulait venir secrètement ici pour te voir.

HÉCUBE.

Et les trésors qu’il apporta de Troie sont en sûreté ?

POLYMESTOR.

Sans doute ; je les garde dans mon palais.