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Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 1.djvu/540

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Les festins amènent des querelles et des coups.

Le cyclope

En supposant que je m’enivre, personne n’osera me toucher.

Ulysse

Mon cher, celui qui a bu doit rester chez lui.

Le cyclope

Bien sot celui qui n’aime pas les festins quand il a bu.

Ulysse

Celui qui reste à la maison quand il est ivre est sage.

Le cyclope

Que ferons-nous, Silène ? Es-tu d’avis de rester ?

Silène

[540] C’est mon avis, Cyclope : qu’avons-nous besoin d’autres buveurs ?

Le cyclope

Ma foi, la terre est tapissée d’un gazon fleuri.

Silène

Et quand le soleil est ardent, il est à propos de boire. Allons, assieds-toi, étends-toi par terre.

Le cyclope

Voici : mais pourquoi mets-tu la coupe derrière moi ?

Silène

De peur qu’on ne vienne la prendre.

Le cyclope

C’est que tu veux boire à la dérobée : pose-la au milieu. —— Et toi, mon hôte, dis-moi ton nom, comment on t’appelle.

Ulysse