Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/389

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Ménélas.

Est-ce à cause de ce jugement que Junon t’a envoyé ces maux ?

Hélène.

Ce fut pour m’enlever

Ménélas.

Comment ? parle.

Hélène.

À Pâris, auquel Vénus m’avait promise.

Ménélas.

Infortunée !

Hélène.

Oui, infortunée ! elle me transporta ainsi en Égypte.

Ménélas.

Et ensuite elle mit un fantôme en ta place, comme tu me l’as raconté ?

Hélène.

Quelles calamités dans notre maison ! Ô ma mère ! hélas !

Ménélas.

Que dis-tu ?

Hélène.

Ma mère n’est plus : un lacet funeste a terminé ses jours flétris par mon déshonneur.

Ménélas.

Hélas ! Et ma fille Hermione vit-elle encore ?

Hélène.

Privée des doux noms d’épouse et de mère, elle gémit sur la honte de mon coupable hymen.

Ménélas.

Ô Pâris, qui as ruiné ma maison de fond en comble, tu t’es perdu toi-même en faisant périr des milliers de guerriers grecs.