Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/396

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Ménélas.

Est-ce la corruption, l’audace ou la persuasion ?

Hélène.

Si le tyran ignore ton arrivée.

Ménélas.

Qui pourrait me trahir ? Il ne saura du moins pas qui je suis.

Hélène.

Il y a dans ce palais une personne dont la science égale celle des dieux.

Ménélas.

Y a-t-il quelque oracle retiré dans les profondeurs de ce palais ?

Hélène.

Non ; c’est la sœur du roi : on l’appelle Théonoé.

Ménélas.

C’est un nom prophétique ; mais dis-moi ce qu’elle fait.

Hélène.

Elle sait tout, et elle dira à son frère que tu es en ces lieux.

Ménélas.

Il ne me reste que la mort : je ne puis rester inconnu.

Hélène.

Si nous pouvions l’engager par nos prières,

Ménélas.

À quoi faire ? Quelle espérance me suggères-tu ?

Hélène.

À ne pas révéler à son frère ta présence dans le pays.

Ménélas.

Pourrions-nous alors nous échapper de ces lieux ? |

Hélène.

Sans peine avec son secours ; jamais à son insu.