Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/415

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Théoclymène.

Une galère phénicienne des plus légères sera à votre disposition.

Ménélas.

Ta générosité sera agréable à Ménélas.

Théoclymène.

Ne peux-tu, sans Hélène, lui rendre ces derniers devoirs ?

Ménélas.

C’est l’office d’une mère, d’une épouse ou d’un fils.

Théoclymène.

Ainsi c’est elle que regarde le soin d’ensevelir son époux.

Ménélas.

On ne peut sans impiété violer les lois envers les morts.

Théoclymène.

Soit : je veux que mon épouse soit fidèle aux devoirs de la piété. Je rentre dans le palais pour disposer la pompe funèbre ; et toi, je te laisserai partir, non sans emporter des marques de ma reconnaissance pour les services que tu as rendus à Hélène. Et pour les heureuses nouvelles que tu m’as apportées, en échange de ces tristes lambeaux, tu recevras de riches vêtements et d’abondantes provisions pour retourner dans ta patrie, car ton état excite ma pitié. Toi, infortunée, ne te tourmente pas par d’inutiles regrets. Ménélas a cédé à la destinée ; ton époux est mort, il ne saurait revivre.

Ménélas.

Voici maintenant ton devoir, jeune femme : tu dois aimer ton nouvel époux et oublier celui qui n’est plus ; tels sont les sentiments qui conviennent à ta destinée actuelle. Si je retourne en Grèce et que j’échappe aux périls, j’y