Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/417

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sacrifices en l’honneur des dieux, plus d’offrandes consumées sur les autels : la déesse défend aux fraîches fontaines de répandre leurs eaux limpides.

Mais lorsqu’elle eut enlevé à la race humaine et aux dieux leurs festins, Jupiter résolut d’apaiser le terrible courroux de sa mère. « Allez, dit-il, Grâces augustes, calmez par vos chants l’affliction de Cérès, irritée de la perte de sa fille ; et vous, Muses, entonnez vos hymnes divins ; prenez vos tambours recouverts de peaux, et vos instruments d’airain, dont les sons ressemblent au mugissement souterrain du tonnerre. » Alors la plus belle des déesses, Vénus, sourit la première, et prit dans ses mains la flûte aux sons graves, dont les joyeux accents la charmèrent.

Tu as embrasé le cœur de celui que tu ne pouvais sans crime recevoir dans ta couche ; ma fille, tu as attiré sur toi la colère de la mère des dieux, en négligeant de lui offrir des sacrifices expiatoires. Grande est la vertu attachée aux nébrides tachetées, au lierre verdoyant qui entoure les thyrses sacrés, au bruit des grelots agités en rond dans les airs, à la chevelure éparse des Bacchantes, et aux fêtes nocturnes de la déesse[1]


Hélène.

Chères amies, tout se passe dans le palais au gré de mes

  1. Ce chœur finit par trois vers dont le texte corrompu n’offre aucun sens plausible. Dans cette dernière antistrophe, le Chœur s’adresse à Hélène. Cybèle et Cérès sont ici confondues, ce qui n’est pas sans exemple dans la mythologie grecque. Voyez Phurnutus et Dutheil, Recherches sur les Thesmophories. Musgrave conjecture que cette pièce fut représentée dans le temps où les fêtes de Cybèle furent transportées à Athènes. Phidias, contemporain d’Euripide, était l’auteur de la statue de Cybèle qui fut placée dans le Métroüm.