Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/419

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lui ; mais que lui servirait de me voir partager sa mort ? Souffre que j’aille moi-même lui rendre les derniers devoirs, et puissent les dieux te récompenser comme je le souhaite, ainsi que cet étranger qui nous prête son secours. Bienfaiteur de Ménélas, tu auras en moi dans ta maison une épouse telle que tu la mérites ; déjà tout présage un heureux succès. Ordonne qu’on nous fournisse un vaisseau pour accomplir la cérémonie funèbre, afin que le bienfait soit entier.

Théoclymène, à un de ses serviteurs.

Toi, va, et fais préparer une galère sidonienne à cinquante rames, avec ceux qui doivent la conduire.

Hélène.

Le commandement du vaisseau ne sera-t-il pas à celui qui préside à la cérémonie funèbre ?

Théoclymène.

Sans doute : mes matelots devront lui obéir.

Hélène.

Répète cet ordre, afin que tous l’entendent clairement.

Théoclymène.

Je l’ordonne une seconde fois, et même une troisième, si cela te plaît.

Hélène.

Que la fortune te seconde, ainsi que mes projets !

Théoclymène.

Ne flétris pas ta beauté dans les larmes.

Hélène.

Ce jour te fera connaître ma reconnaissance.

Théoclymène.

Les morts ne sont rien, que peine sans fruit.

Hélène.

Si j’honore les morts, il en est aussi, parmi les vivants, qui me sont chers.