Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/420

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Théoclymène.

Tu ne trouveras pas en moi un époux moins tendre que Ménélas.

Hélène.

Je n’ai rien à te reprocher ; c’est de la fortune seule que je m’inquiète.

Théoclymène.

Elle dépend de toi, si tu m’accordes ta tendresse.

Hélène.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que j’apprends à aimer mes amis.

Théoclymène.

Veux-tu que je t’accompagne et que je monte avec toi sur le vaisseau ?

Hélène.

Non, ce n’est pas à toi à servir tes sujets.

Théoclymène.

Eh bien, je laisse là les rites sacrés des Pélopides ; mon palais n’a pas été souillé ; ce n’est point ici que Ménélas a rendu l’âme. Qu’on avertisse les gouverneurs de mes provinces d’apporter dans mon palais les offrandes nuptiales ; que toute la terre célèbre par des hymnes de joie l’hymen d’Hélène et le mien, qu’il soit envié de tous. Et toi, étranger, va promptement jeter dans le sein de la mer ces offrandes aux mânes de son premier époux, et hâte-toi de me ramener mon épouse ; tu célébreras avec nous cette fête, et tu pourras ensuite retourner dans ta patrie, ou vivre heureux parmi nous.

Ménélas.

Ô Jupiter, on te donne les noms de père et de dieu sage : jette un regard sur nous, et termine nos infortunes ; que ton secours nous aide à traîner notre pénible destinée. Si tu nous touches seulement de ta main puissante, nous