Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/422

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que la Laconie consacrât le jour de sa mort à des sacrifices solennels. Là, tu verras florissante, au sein de la maison paternelle, ta fille, pour qui les flambeaux de l’hymen n’ont point encore été allumés.

Plût au ciel que nous pussions nous élever dans les airs, comme on voit les oiseaux de Libye[1] fuir la saison des frimas, et, dociles à la voix de leur chef, s’assembler par nombreux bataillons, lorsqu’il prend son vol vers les champs où règnent la chaleur et la fertilité. Volez, oiseaux légers, au coup long et flexible ; volez, émules des nuages, dirigez votre course rapide vers les Pléïades et le nocturne Orion ; arrêtez-vous aux bords de l’Eurotas, et portez-y la nouvelle que Ménélas, vainqueur de la ville de Dardanus, retourne dans sa patrie.

Venez, illustres fils de Tyndare, fendez l’air sur un char traîné par des coursiers fougueux, traversez les tourbillons des astres brillants ; sauveurs d’Hélène, faites souffler du haut des cieux, sur les flots écumants de la mer orageuse, un vent doux et favorable, envoyé par Jupiter. Repoussez loin de votre sœur le soupçon déshonorant d’un hymen barbare ; bruit injurieux suscité contre elle par les querelles de l’Ida, quoiqu’elle n’ait jamais vu les murs de Troie, bâtis par Apollon.

Un Messager.

Ô roi, je te trouve à propos dans ton palais, car j’ai de nouveaux malheurs à t’annoncer.

Théoclymène.

Qu’y a-t-il donc ?

Le Messager.

Cherche une autre épouse ; Hélène est partie de ce pays.

  1. Les grues.