il me suffira de contempler au dehors les beautés de ce portique.
Vous pouvez, à votre gré, jouir de ce spectacle.
Nos maîtres nous ont envoyées admirer le temple du dieu.
Quels sont les maîtres que vous servez ?
Le séjour de Pallas est celui qu’habitent les rois que je sers. Mais voici ma maîtresse ; tu peux l’interroger.
Ta noblesse et les généreux sentiments de ton âme se révèlent par la beauté de ton extérieur, ô femme, qui que tu sois. Le plus souvent on peut juger d’un homme à la vue de ses traits, et reconnaître s’il a l’âme noble… Mais que vois-je ? des larmes remplissent tes yeux et baignent ton visage à l’aspect du temple d’Apollon. Ô femme, quelle est la cause d’une telle tristesse ? Quand tous les autres, en voyant le sanctuaire du dieu, se livrent à la joie, tes yeux versent des pleurs.
Étranger, tu n’as pas tort d’être surpris de mes pleurs : mais, à l’aspect du temple d’Apollon, je n’ai pu me défendre d’un douloureux souvenir. Mon cœur était dans ma patrie lorsque mon corps était en ces lieux. Ô femmes infortunées ! ô attentats des dieux ! Où donc trouverons-nous la justice, si nous sommes les victimes de l’injustice de ces dieux qui règnent sur nous ?