les îles des Cyclades[1] et les côtes voisines, de villes riches et florissantes, qui feront la puissance de mon peuple. Ils s’étendront au loin sur les deux continents opposés de l’Europe et de l’Asie ; et celui-ci prendra le nom d’Ionie, en mémoire du fils d’Apollon. Cependant Xuthus te rendra mère d’une postérité nouvelle ; Dorus, né de cette union, transmettra à la Doride et son nom et sa gloire : dans la terre de Pélops, Achéus, qui vous devra aussi la naissance, régnera sur les rivages voisins de Rhios[2], et son peuple s’enorgueillira de porter le même nom que lui. Apollon a tout conduit avec sagesse : d’abord, il t’a épargné les douleurs de l’enfantement, afin que ton secret restât ignoré ; puis, lorsqu’après avoir donné le jour à ce fils tu l’eus enveloppé dans ses langes, il envoya Mercure pour le prendre entre ses bras et le porter dans son temple, et il a préservé sa vie. Maintenant donc ne fais pas connaître qu’Ion est ton fils, laisse à Xuthus la joie que lui cause son illusion. Et toi, femme, jouis du bien qui t’est rendu. Adieu ; vosmaux sont finis, je vous annonce une heureuse destinée.
Fille du grand Jupiter, divine Pallas, ma foi en tes paroles est entière : oui, je me crois le fils d’Apollon et de Créuse ; et même avant de t’avoir entendue, j’étais déjà porté à le croire.
Daigne aussi m’écouter : j’ai exhalé mes plaintes contre Apollon, je les rétracte, car ce fils qu’il avait négligé, il le rend à ma tendresse. Les portes de ce temple, ce sanc-