Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/215

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tout le monde sache bien que Confucius était tout simplement un homme né dans la principauté de Lou, six siècles avant l’ère chrétienne. On ne trouve certainement rien, dans les annales humaines, de comparable à ce culte, tout à la fois civil et religieux, rendu à un simple citoyen par un peuple immense, et durant vingt-quatre siècles. Les descendants de Confucius, qui existent encore en grand nombre, participent aux honneurs extraordinaires que la nation chinoise tout entière rend à leur glorieux ancêtre ; ils constituent la seule noblesse héréditaire de l’empire, et jouissent de certains privilèges qui ne peuvent appartenir qu’à eux seuls.

La seconde religion, à la Chine, est regardée, par ses sectateurs, comme étant la religion primitive de ses plus anciens habitants. Elle a, par conséquent, de nombreuses analogies avec la précédente ; seulement, l’existence individuelle des génies et des démons, indépendants des parties de la nature auxquelles ils président, y est mieux reconnue. Les prêtres et prêtresses de ce culte, voués au célibat, pratiquent la magie, l’astrologie, la nécromancie, et mille autres superstitions ridicules. On les nomme tao-sse, ou docteurs de la raison, » parce que leur dogme fondamental, enseigné par le fameux Lao-tze, contemporain de Confucius, est celui de l’existence de la raison primordiale qui a créé le monde.

Lao-tze étant peu connu des Européens, nous pensons qu’il ne sera pas hors de propos de donner quelques détails sur la vie et les opinions de ce philosophe. Nous les empruntons à une excellente notice publiée par M. Abel Rémusat, dans ses Mélanges asiatiques[1].

  1. Tome I, p. 91 et suiv.