Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/340

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sacré dit ailleurs : « La musique agit sur l’intérieur de l’homme et le fait entrer en commerce avec l’esprit… Sa fin principale est de régler les passions ; elle enseigne aux pères et aux enfants, aux princes et aux sujets, aux maris et aux épouses, leurs devoirs réciproques… Le sage trouve dans la musique des règles de conduite. » Les philosophes de l’antiquité vont encore plus loin et enchérissent sur toutes ces idées, jusqu’à dire qu’elle est le point d’appui de l’autorité, le plus fort nœud de la société, le nœud des lois, etc. Évidemment on entendait parler des enseignements religieux contenus dans le Yo-king ou « Livre des cantiques. » Les annales et tous les anciens écrits s’accordent à dire que la musique fut, dans l’antiquité, l’objet continuel des méditations des sages et des soins du gouvernement. On rapporte que Churi, fondateur de la monarchie chinoise, s’informait partout, en faisant la visite de l’empire, si on n’avait rien changé à la musique… Comment croire qu’il n’était question que de chant et de notes ? Selon l’école de Confucius, les cérémonies et la musique sont les moyens les plus prompts et les plus efficaces pour réformer les mœurs et rendre l’État florissant. Sous les trois premières dynasties, dit un fameux moraliste chinois, tout le gouvernement dérivait de l’unité ; les cérémonies et la musique embrassaient tout l’empire. Après les trois premières dynasties, le gouvernement fut divisé dès sa source ; les cérémonies et la musique ne furent plus qu’un nom vide et sans réalité. » Les poëtes anciens nomment la musique : « L’écho de la sagesse, la maîtresse et la mère de la vertu, la manifestation des volontés du ciel. » Son