Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/10

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désordre de mes sens, et l’incapacité dans laquelle j’étais de me dégager, il se pencha sur moi et me déposa un baiser sur la nuque, (car je lui tournai le dos.) Ce baiser, le premier qu’un homme, excepté mon père, m’eût donné, me fit monter le sang au visage ; William enhardi par ma passivité et mon silence, voyant que son baiser avait été reçu avec plaisir, resserra son étreinte, et par un rapide mouvement de son bras, il retira sa main de ma poitrine pour la porter à un endroit que je ne savais pas encore nommer, mais que je sentais brûler d’une chaleur intense. Mon premier mouvement fut de retirer sa main, mais son attouchement m’ôta toute force et je restai dans ses bras tremblante et inerte. Les rideaux étaient tirés de façon à ce que l’on ne puisse nous voir. William, la main sur le siège du plaisir, écarta mes cuises et je les ouvris moi-même légèrement pour lui en faciliter l’accès.

Quelle délicieuse sensation ! pourquoi ne dure-t elle pas toujours ? Qu’est-ce qui peut égaler le premier attouchement d’un homme ? Quelle joie sur terre peut être comparée au bonheur que je ressentis ?

Sentant que je ne faisais aucun mouvement pour me retirer, William introduisit son doigt, entre les lèvres de mon mont, et les chatouilla doucement, ce qui me fit soupirer. Mais, peu satisfait de me toucher par dessus mon linge, il releva ma robe et ma chemise, et introduisit cette fois son doigt dans le bon endroit, il baissa la tête en même temps et chercha mes lèvres avec les siennes. Délicieux baiser ! céleste sensation !