Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/9

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français, et nous devions arriver à Calais le même jour sur les 3 heures de l’après-midi.

Notre suite se composait de deux femmes de chambre, d’un cocher et de deux valets de pied, de trois voitures, de six chevaux de trait et de quatre chevaux de selle.

Le temps étant mauvais, et la mer agitée, les femmes furent horriblement malades du mal de mer et furent obligées de quitter le pont. Je me jetai moi-même sur un sofa dans ma cabine, et j’étais si malade, que mon père envoya, pour me prêter assistance son domestique, un beau gars de vingt-deux ans, qui me trouva couchée sur le côté, souffrant horriblement, et presque suffoquée par mon corset très serré. — Voulez-vous que je vous délace votre corset, Miss ? me dit-il, il empêche votre respiration, et vous fera certainement beaucoup de mal. Une simple inclinaison de tête lui accorda l’autorisation qu’il sollicitait.

— Je ne puis pas défaire le nœud ; puis-je le couper ?” Un autre assentiment muet lui permit d’user de son canif pour trancher la difficulté, puis mettant sa main dans mon corset il dégagea mon sein droit ; le choc fut électrique, tout mon corps fut parcouru d’une sensation exquise, délicieuse que me fit frissonner de la tête aux pieds. William s’aperçut de mon agitation et par un autre mouvement de son doigt il se mit à caresser gentiment mon petit nichon. Cette nouvelle sensation me fit presque évanouir, mais, ce qui est fort étrange, mon mal de mer disparut comme par enchantement. Voyant le