étreintes et aux charmes de ses caresses, si extraordinaires chez un enfant de quatorze ans.
— Allons, Frédéric, il est près de trois heures il nous faut rentrer.
— Comme vous êtes cruelle, ma chère petite sœur, laissez-moi encore une fois fourrager dans ce joli petit buisson.
— Mon cher ami, soyez certain que je ne vous refuse pas sans motif un plaisir auquel vous tenez tant, en me privant moi-même des voluptés qui m’enivrent, mais vous êtes trop jeune pour abuser impunément de vos forces ; ne m’accusez donc pas de cruauté car rien au monde, ni supplications, ni prières, ne fera changer ma volonté quand il sera question de votre santé.
— En tout cas, ma chère sœur, vous consentirez bien cette nuit à lever l’interdiction.
— Oui, mais vous serez plus raisonnable que la nuit passée ; pourquoi souriez-vous ? on dirait que vous doutez de ma sagesse.
— Les serments d’amoureux sont les esclaves des passions.”
— Où avez-vous appris cela, petit coquin ?
— Dans la nature et dans vos yeux d’azur.
— Mes yeux trahissent donc mes pensées secrètes ?
— On y lit comme dans un livre, ma bien-aimée.
— Petit monstre, vous êtes en vérité un très bon physionomiste.
Il y avait ce soir-là dîner et soirée dansante à l’hôtel ; mon père avait invité une brillante assemblée pour présenter son fils.