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XV


Tobine n’avait pas prononcé une parole et n’avait pas essayé de fuir devant les premiers individus qui pénétrèrent dans le pavillon. Elle conserva la même attitude devant l’espèce de police et de justice, qui venait constater le crime et accuser la seule personne trouvée dans l’état où était la jeune esclave, à côté du cadavre d’André de Laverdant.

Les cris de douleur et le désespoir de José, les embrassements passionnés qu’il prodigua à son jeune maître purent seuls émouvoir Tobine, et lui arrachèrent des larmes.

L’alguazil-mayor posa trois questions à l’esclave, et auxquelles il tremblait de voir la mulâtresse répondre de façon à engager la justice dans le dédale d’un procès compliqué.

— Es-tu l’auteur de ce crime ? Qui t’a poussée à le commettre ? As-tu des complices ?