nomme pensionnats. Tout d’abord, elle se trouble et s’afflige ; son pauvre cœur, qui s’épanouissait si bien, dans la douce et saine atmosphère de la famille, se resserre et souffre du vide glacial où il se trouve plongé. La supérieure, qui est devenue sa seconde mère (à tant par trimestre), s’efforce de tempérer cette exquise et si fugitive sensibilité de l’enfance, et de tarir chez la jeune fille les saintes larmes du regret filial, diamants du cœur, les plus beaux et les plus purs qu’elle puisse avoir jamais !… On la met ensuite au piano, et on lui fait rédiger, de sa plus belle écriture, des cahiers d’histoire, de géographie, etc., qui contiennent ce qu’elle est censée savoir, et qu’on montre, au bout de l’an, aux parents extasiés. Elle trouve, dans le contact journalier des autres pensionnaires et dans les petites rivalités qu’il fait naître, un aiguillon perpétuel à sa vanité, si bien qu’elle entre ensuite dans le monde, avec une légère teinte d’érudition qui ne tarde pas à s’effacer, et des instincts de frivolité et de coquetterie qui ne feront qu’augmenter toujours. Sa candeur première a disparu pour faire place aux prétentions et à un ardent désir d’éclipser ces chères amies, qu’elle embrasse sans cesse, dans le monde, afin de montrer un cœur aimant, et en attendant mieux.
La blonde fille de Vénus ne connaissait pas ces