Aller au contenu

Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

duisit pas selon la parole du sage qui dit que : * Autant tu arriveras à la grandeur, autant tiens-toi dans l’humilité.

12. Mais Platon, qui admet Dieu, et la matière, et l’idée en essence, montre que Dieu est créateur des formes, et non des natures. D’où les sectes, ayant pris (ce système), avec lui (Platon) répètent faussement que, comme Dieu était en essence, de même aussi la matière et l’idée, qui est une propriété particulière de l’individu. Comme à Dieu l’habileté était particulière, la matière (était) matérielle ; (Dieu) ne put qu’amener aux formes la matière qui s’agitait pêle-mêle, et non pas de ce qui n’existait pas il amena à exister tout, comme il peut tout ; ce qui rejette sur Dieu (le reproche de) la faiblesse, s’il eut besoin d’emprunter d’un autre la matière. Par là, (Dieu) se trouve n’être rien de plus que les habiles ouvriers, puisque, comme eux, il aura besoin de la matière. Et (Pythagore) dit le monde créature et destructible. Et quelquefois lui et les autres le disent coéternel avec Dieu.

Si le monde est créature et destructible, comment serait-il coéternel à Dieu ? et, s’il était coéternel, comme ils disent que, comme l’ombre d’un individu ne s’éloigne jamais de lui, de même aussi le monde ne se sépare jamais de Dieu ; s’il en est ainsi, vain est ce qu’ils disent que ce monde est créature destructible. Mais, s’ils pouvaient encore avancer cette impiété que celui qui est la cause de l’ombre doit disparaître. Si donc il n’en est pas ainsi, car cela