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LA VIE ET LA MORT DES FÉES

deviner aspirant à un perpétuel sursum corda, pour l’aimer, et, en quelque sorte, le comprendre. Armide nous a ramenés à son poète, et nous n’avons pas eu le courage de lui résister. Elle se retire, elle s’efface avec ses sœurs glorieuses, Herminie, et Clorinde, avec le chœur des chevaliers qu’elles aimèrent et troublèrent, et le Tasse reste seul, pâle et mourant, devant l’inoubliable paysage de Saint-Onuphre, mais la paix du ciel printanier se répand sur son âme, sur son cœur, ce cœur auquel nous sommes tentés d’attribuer le beau vers qu’il met sur les lèvres d’Armide :

« Tendre aux coups est mon cœur, amour le sait bien, qui, jamais, n’y envoya vainement une de ses flèches[1] … »

  1. Nous avons tiré grand profit, pour ce chapitre, du livre capital qu’a récemment publié M. Francesco Foffano sous le titre : Il poema cavualleresco (Milan, Vallardi).