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CHAPITRE XII

LA FÉERIE NAPOLITAINE : BASILE


Pendant que les chansons de geste, les romans du moyen âge, la poésie chevaleresque de la Renaissance et l’originale fantaisie de Shakespeare évoquaient des types de fées romanesques ou symboliques, le peuple avait ses fées, à lui, plus humbles, plus ingénues, également mystérieuses, mais la littérature élégante s’occupait fort peu de ces fictions, et il fallut des circonstances particulières pour qu’elles s’imposassent un jour à l’attention des lettrés.

La première et la seconde moitié du dix-septième siècle virent chacune un phénomène analogue : en Italie et en France, à Naples et à Paris, des hommes habitués à travailler pour les cours et les académies se tournant soudain vers les sources fraîches de la littérature populaire ; ils s’appelaient Gianbattista Basile et Charles Perrault. Gianbattista Basile naquit à Pausilippe en 1575. Il fut élevé au bord de la mer bleue par laquelle Naples est